Comme les moustiques sont arrivés bien avant nous sur Terre, les 3500 espèces présentes aux 4 coins du globe ont eu tout le loisir de s’approprier une diète bien variée entre-temps. Heureusement, tous ne tournent pas autour de nous. Mais pourquoi alors vous semble-t-il qu’ils ne s’en prennent qu’à vous ?
On vous révèle ici tous les secrets sur les préférences des maringouins et, à la demande générale, tous les trucs scientifiquement prouvés pour les repousser… ou non.
Les préférences des maringouins
Depuis 110 millions d’années, les maringouins préfèrent par une écrasante majorité le sang des oiseaux (50% d’entre eux), puis celui des rongeurs. Viennent ensuite les mammifères, les reptiles et les batraciens, par exemple la grenouille.
On a compris dans notre article précédent pourquoi les maringouins piquent, mais maintenant la vraie question : qui piquent-ils? Quelles sont leurs préférences en termes de proies humaines?
Grosso modo, les bébittes sont attirées par divers facteurs allant de nos mouvements, notre forme et notre apparence à la quantité de CO2 que nous expirons, notre odeur corporelle et la chaleur que nous dégageons.
Ça varie ensuite sur une échelle allant de notre nervosité (plus de mouvements, plus de chaleur, plus de CO2, plus de sueur) à notre taux de cholestérol. Un aphrodisiaque parait-il…
Différents articles scientifiques relèvent que le groupe sanguin joue un rôle important dans la sélection des proies des moustiques. Ces derniers auraient une préférence avouée pour les groupes A et O.
On dit aussi qu’environ 85% des femmes et des hommes dégagent par leur peau un signal chimique qui laisse deviner le doux fumet de nos globules rouges à notre prédateur. Ce qui fait de nous des proies passablement plus vulnérables aux accolades maladroites de ces mignons petits arthropodes.
En somme, 20% des humains seraient une cible particulièrement vulnérable (pour ne pas dire délicieuse) pour ces grosses bêtes d’environ 2,5 milligrammes.
La présence de gaz carbonique dans notre souffle pourrait aussi affrioler les bébittes. Et cela à plus de 50 mètres de distance !
Ça explique sommairement pourquoi les femmes enceintes sont plus à risque de se faire piquer alors qu’elles expirent approximativement 20% plus de CO2 qu’en temps normal. Et que leur chaleur corporelle est plus élevée !
Vous êtes sportifs? Pas de chance : l’acide lactique, l’acide urique et l’ammoniaque révélées par votre sueur sont d’autres succulents condiments pour les culicidés.
De plus, si l’humain expire en moyenne un kilo de dioxyde de carbone quotidiennement, une personne physiquement active en produirait jusqu’à 8x plus.
Mais attention : la sueur des buveurs de bières est toute aussi alléchante pour nos adorables visiteurs.
Une recherche de l’Université de la Floride a soumis l’hypothèse que les maringouins, qui voient plutôt bien, auraient une sensibilité marquée pour le rouge, le noir, le brun, le mauve et le bleu foncé.
Ils détestent cependant le jaune, l’orange et le vert pâle. Nos vêtements pourraient donc avoir une incidence directe sur notre prochain don de sang.
Comment réduire le risque de piqûres en camping?
À la lumière des recherches de l’Institut Club Aventure, voici quelques suggestions pour éloigner les maringouins lors de votre prochain arrêt sur la route :
- Une bonne douche après une journée d’exercice. Et on ne bouge plus !
- Redoubler de prudence avant la pluie, par temps humides et au crépuscule ;
- Privilégier des vêtements longs et légers, puis les plus clairs possibles ;
- La bière n’est pas recommandée. Ni avant ni pendant votre sortie dehors ;
- On évite les sources de lumières non-essentielles ;
- On se calme et on respire par le nez : ils guettent notre anxiété et notre dégoût prononcé pour leur minuscule trompe.
Les produits naturels, ça sent bon mais…
Comme pour chaque grand enjeu de société, la science de la répulsion des bébittes regorge de secrets de grand-mère bien gardés. Et c’est tant mieux ainsi !
Les produits naturels, ça peut fonctionner. Le bémol, c’est que leur efficacité est discutable et varie sur une échelle allant du « au moins ça sent bon » au « ouin… correct ». Dans tous les cas, ils ne nuisent pas !
Dans ce groupe, les nominés les plus populaires sont :

- La citronnelle ;
- Des huiles essentielles (citron, camphre, géranium, aiguilles de pin, etc.) ;
- L’eucalyptus ;
- La lavande ;
- Le géranium.
En somme, ils ont un effet limité sur la répulsion des bébittes et ne représentent pas une solution durable à vos ébats amour-haine (surtout haine) avec elles.
Le DEET, envers et contre tous
Encore à ce jour, le DEET demeure de loin le seul produit qui peut réellement vous protéger sur une période prolongée. Du genre que si votre vie en dépend, c’est sur lui qu’il faut miser.
Sa mauvaise réputation provient surtout de sa mauvaise utilisation. Selon Santé Canada, le DEET ne représente aucun risque pour la santé s’il est utilisé comme indiqué. Rien ne prouve qu’aucun danger y serait associé.
Puis l’icaridine ?
Un produit moins connu mais de plus en plus présent sur vos tablettes préférées est l’icaridine. Toujours selon Santé Canada, son efficacité est reconnue et recommandée mais dans une moindre mesure que le DEET.
Sa capacité à vous protéger contre les piqûres est approximativement à 30% moins dissuasive que le DEET.
Le seul produit naturel qui fonctionne
Le devinez-vous?
Indice : il en existe pour tous les styles : à la maison, pour notre pique-nique, pour la voiture en road trip bref, pour toutes les situations ou presque.
C’est le… moustiquaire ! Oui !!

Ahhh, la nature !
On raconte dans une recherche que les caribous de l’Arctique considèrent le vent dans leurs déplacements afin d’éviter les essaims de maringouins : si le vent mène ces derniers vers l’est, les cervidés rusés iront ailleurs ! Est-ce que cela fonctionnera aussi pour vous?
Bref, l’important c’est d’apprécier la nature comme elle est : c’est sûrement la raison pour laquelle vous êtes en camping.
Bonne chance avec les bébittes !
